Vieillir, sans s’inquiéter du temps qui s'accumule,
En cette heure perdue au ventre de la nuit,
Quand le laiteux frimas, sur la tête simule
Un granuleux cristal, qui se répand sans bruit.
Revenir à pas lents sur le sentier qui crisse
Puis, suspendre la marche un instant et saisir
Que ce spectacle exquis est déjà la prémisse
D’un crépuscule bleu, augmentant ce plaisir.
Regagner le chemin qui est tout blanc de givre
Et, entre les lueurs des lanternes de cuivre,
Se regarder enfin des éclats dans les yeux.
Etre heureux simplement de sentir cette paix
Investir ce présent, qui rend si merveilleux,
Perché sur ce sapin, un beau merle de jais