Au creux du chemin noir une plante vivote,
Affadissant son vert dans la blancheur du sol.
L’hiver, la surprenant, a rendu bien plus mol
Son feuillage chétif, d’une couleur pâlotte.
Elle aura ce printemps, la belle exubérance
Qu’a le vulpin des prés frissonnant sous le vent,
Quand emplumées de soie servant de paravent
Ses minuscules grains verront leur délivrance.
Le gel a tout saisi en sa gangue cristal.
Le temps s’est arrêté dans ce froid si brutal,
Seul un corbeau de jais, s’envole en ma présence.
Son cri lugubrement déchire l’air glacé
Les flocons à nouveau retombent en silence
Effaçant lentement du chemin le tracé.