le Hollandais volant

Le Hollandais volant

Dans le soir advenu et l’écrin indigo
Du ciel qui se cloutait d’étoiles scintillantes,
La lune roussâtre, comme un grand lentigo,
Montait à l’horizon dans des nues accueillantes.

Toutes deux, couchées sous le grand poirier,
Grand-mère me contait encore une légende,
Et cette obscurité ne pouvait qu’amplifier
Le récit imagé, dont j’étais si friande.

C’était, je me souviens, une nuit du mois d’août,
En ces temps où l’on voit les étoiles filantes,
Nous offrir leur ballet, en venant de partout,
Et mémé nous disait, d’être très vigilantes

Car c’était, bien souvent, qu’à cette occasion
L’on pouvait percevoir le navire fantôme :
« Le Hollandais volant », fantastique vision,
Poursuivre son chemin sur cet immense dôme.

A suivre...

A présent que le ciel absorbe notre espace,
Tout ce qui est proche disparait à nos yeux.
Nous espérons, dès lors, apercevoir la trace
De ce bateau mythique, empreint de sulfureux

Joséphine connaissant par cœur cette légende
Du navire maudit, me conte à demi-voix,
Que le capitaine venu de Hollande,
Etait un mécréant qui crachait sur la croix.

Une nuit de tempête comme jamais subie,
Sur le pont les marins virent leur commandant
Pris d’une grande rage qui frisait la folie,
Défier le Seigneur d’un propos impudent.

Debout face à la mer, criant le nom de Dieu
Il lança le défi de ressortir vivant
Aidé par le malin conduisant en tout lieu
L’âme noire de ceux qui iraient le servant.

A suivre..