Vies croisées ( cherchez la lettre absente) à suivre.

Suite 23

Emportant dans son sac ses carnets, son crayon,
Il propose à Eve l’emploi de sa lorgnette,
Et Ils s’orientent droit vers le canyon,
Envahi par la ronce et l’épine-vinette.

Mais Adam connait bien les dangers de l’endroit.
Il marche dans la piste, griffée par les chèvres,
Et rejoint la cache, bien placée à l’étroit,
Choisie à cet endroit par les hases et lièvres.

Il fait signe à Eve de stopper vivement,
Car à faible distance stagne ce chamois,
Reniflant les herbes de son retranchement,
Prêt à bondir et chercher l’abri des grands bois.

Eve contre son dos, il sent l’affolement
De son torse, agité par sa respiration,
Mais elle ne dit mot, en restant calmement
Lovée contre son corps, avec application.

Fort décontenancé par ce comportement,
Affolant ressenti, mais cependant candide,
Il essaie de calmer son émoi vainement,
Car il se sent piégé, par son désir avide.

Suite 24

Son excitation devenant indiscrète
Il se lève, intimant à Eve de rester
Bien tapie à l’abri de la cache secrète,
Et prétexte devoir, ce gros chamois, pister.

Cela, hélas, présente des dangers et Eve
Se mettrait en péril, avec ses espadrilles !
Car l’endroit escarpé, très raide, s’élève
Et Adam ne doit pas y emmener de filles !

Eve l’observe donc, admirant l’apparence
De ses jambes solides, son dos de sportif,
Et sans nier, envers Adam, sa folle attirance,
Craint trop de révéler son élan attractif.

Cependant elle aime percevoir sa présence,
Son rire enfantin en parlant de ses exploits,
Et les histoires cocasses de son enfance,
Partagées avec de gais copains maladroits.

A présent, elle espère d’Adam le partage
De ses sentiments, appelant le premier baiser,
Admettra t’il d’aimer, sans craindre l’affichage
De cette relation et jamais la briser ?

Est il craintif, est-il méfiant n’est-il pas libre ?
Se demande t’elle et cela devient angoissant,
Car cette convoitise envahissant ses fibres,
L’empêchent d’exprimer ce sentiment naissant.

uite 25

Adam dégringole dans le raidillon
Et disparait derrière le rocher gris
Vive, Eve s’élance, angoissée vers le sillon
Dans la direction de son bel Adonis.

Il est là tamponnant le sang imbibant
Le carré de coton et regarde sa jambe.
-« ce n’est rien mon amie, mais voilà c’est probant
Le coin est escarpé même à moi si ingambe !

Et Braver le danger comme toi c’est folie
Vois, vraiment je n’ai pas trop de mal à marcher !
Cela m’est déjà arrivé, le fait est établi
Mais, Vrai ! Contre moi je devrai me fâcher.

Je t’ai mise en danger oh ma jolie princesse
M’éloigner de toi était alors important
Je ne savais pas comment freiner ma hardiesse
Car mon désir devenait trop compromettant. »

-« Adam ne dis rien, je ressens le même émoi
Mes lèvres ont envie de tes lèvres tentantes
J’ai tellement aimé te serrer contre moi
Car ta présence rend mes envies affolantes »

Le ravissement vient d’envahir l’existence
Je n’espérais pas lors de mes insomnies
Voir se réaliser mes rêves d’espérance
Car être aimé de toi présage l’harmonie. »

Le ciel devient gris, l’horizon se grisaille
Messagers de l’orage Le vent et les éclairs
Annoncent la vive ondée faisant plier la paille
Et l’on voit planer l’aigle déchirant les airs