Doux est mon refrain pour que je n’y meure
J’ai fait un jardin au creux de mon cœur
Pour y mettre fleurs, gloires du matin
Un endroit divin sous un vent moqueur
Déboisé d’ailleurs si peu ou du moins
Printemps voyageur n’est pas si lointain
Il est en chemin, je le sais rêveur
Y faire sans peur une lieue sans fin
J’ai fait un jardin au creux de mon cœur
Temps n’a pas de fin, faut voir le cardeur
Plier une odeur, y puiser l’enfin
La mettre au fusain à l’endroit meilleur
Pour y mettre fleurs, gloires du matin
Je me sais l’humeur quand vient le chagrin
J’ai mis à l’écrin un bouleau jaseur
Me suis fait cueilleur, là où mon chemin
Un endroit divin sous un vent moqueur
Si phrasé se tient et qu’il est en chœur
Le vers racoleur se voulant dessein
Me prendra la main, pour lieu en tuteur
Déboisé d’ailleurs si peu ou du moins
Le sol en sueur pour donner le soin
Car il n’est pas vain de semer les heures
Tel fait le conteur avec un quatrain
Doux est mon refrain pour que je n’y meure
J’ai fait un jardin…
atouthasard