Le poète (Écho à Marcal)

Le poète

Le poète est assis quand il écrit au vent
Que sa plume légère est étal à ses mots
Le poète qui voit dans le ciel un décor
Sait que lune d’hiver est propos pour loup blanc

Le poète est en chœur à chanter toutes rimes
Le poète il est fleur à donner sans raison
Des amours insolites pour les gens en saison
Des amitiés savantes sans avoir courant d’air

Le poète cueille un envers sur le droit d’une âme
En fait un ici au tôt, un ainsi soit le vers
Des pieds qui contés sur la marche à suivre
Un pas de velours pour alcôves aimantes

Le poète qui écrit dans un désert de bruine
Que le sable est le tablier du temps
Il cuisine à l’endos d’une fleur épuisée
Pour en faire un roseau à l’étang du boisé

Parfois sa langue est trottoir
Quand parvis n’a pas d’heure
Et des fois quand il pleure
On y voit ses ailleurs

Le poète au lilas à la main qui se feuille
Il est fait de satin au matin, sans voleur
Il fait danse et un peu dans la nuit, un rieur
Jeu de paille où sa couche l’enfante

Il est vie dans le vent d’un plieur
De tous chants pour ancrer un hier
Il est le caillou à semer
Pour suivre sa raison

Il s’égare où le mot est prisonnier
De tout savoir-faire soumis à l’étau
Il est du voyage se nommant bateau
Il est dans l’ancrage à suivre un cours d’eau

atouthasard