Hommage à Émile Nelligan
J'ai à cueillir le temps aux mots de tes lèvres
Pour fleurir un ange d'un destin qui mièvre
En écrire l'amour de mes yeux bleus de mer
Au chevet de la vie à genou en prière
Pour inscrire demain la marge de l'hiver
À l'essence du coeur à l'âme guerrière
Voir chagriner le vent sous un soleil narquois
« Le givre est passant au détour de février »
En pucelle de foi regardant l'horizon
« Ce fut un grand vaisseau au mât diaphane »
« La Cyprine d'argent à la parure nacrée »
Le soir sert le matin au beffroi de l'amour
Sur le parvis tenu à la lueur du jour
Quand vacille le feu prétendant mille lieux
Au sombre de la peur qu'interpellent les Dieux
« Qu'est-ce que le spasme de vivre »
Un ciel de tristesse par moment un rempart
Écrin bleu et rouge parvenu de l'écart
La terre du pardon ne demeurait qu'en somme
Inachevé de noir pour le si peu de l'homme
Ce fut la marée qui emporta le seuil, coquillage d'or
atouthasard
2006