J'ai peint les reflets roux nimbant sa chevelure,
Mais jamais je n'ai pu obtenir de mes mains
La noirceur du regard et la trouble voilure
Obscurcissant ses yeux, pleurant ses lendemains.
Si jolie à seize ans elle se pensait captive
D’un chagrin abîmant de ses traits la beauté,
Et sanglotait très fort, son cœur à la dérive,
parce qu’un premier amour l’avait hier quittée.
Comment lui expliquer que pour elle je souffre,
Car lent je percevais ce chagrin s’effacer,
Et à ses gros sanglots j’imaginais le gouffre,
Que j’avais éprouvé dans un lointain passé.
Mais ne pouvant croire qu’amours sont passagères,
Elle ne supportait plus une telle douleur,
Et détestait mes raisons, pour elle trop légères,
Car ma vie lui semblait n’être que bonheur.
Cependant ses beaux yeux avaient séché leurs larmes,
Ne restait sur sa joue qu’un chemin argenté.
Quand lisant un texto elle rendit les armes,
Son sourire m’apprit que l’amour revenait.