Soir d’hier
Pastiche de soir d’hiver
(Émile Nelligan) Ah! tel un hier que j’ai mai!
Mon lit est un jardin de l’ivre.
Ah! tel un hier que j’ai mai!
Tout cet espace où je dois vivre
À cette peur qui sait, qui sait!
Quand sous le vent l’arbre givré,
L’alarme est soir : où suis-je ? où neige…?
Pour cet espoir si esseulé :
Je suis sur un nouvel arpège
Où l’essentiel est la portée.
Vaguez, votre eau pour y semer,
Toute leçon et autre chose,
Vaguez, votre eau pour y semer,
La clef des fleurs, la clef de prose,
Au jardin du plus que passé.
Ah! tel un hier que j’ai mai!
Mon lit est un jardin de l’ivre.
Ah! Tel un hier que j’ai mai!
Tout cet espace où je dois vivre
À toute nuit qui sait, qui sait!…
atouthasard