Quand mon pays printemps.
Quand mon pays s’éveille et qu’un nuage fond !
Il devient compagnon d’une fleur en saison.
Il jardine intention à toutes mains tendues.
Il brode un rouet lune en flanelle menue.
Avec un brin moqueur, rebelle
fuseau-vive.Sous une lueur lente; beau métier qui s’arrime.
Il se voit en coulée dans les escarpes rives.
Il est à tout tracer instruit par ce qu’il mime.
Quand doux miroir, où l’eau reflète tant son âge !
Il est en marge-temps pour éditer sa page.
Il couronne les blés et les vers pâturages.
Enfante les goulets et phrase son adage.
Il est ombre et soleil au sentier des amants.
Il taquine l’aurore et parfois ses instants.
Il fleuve les ennuis, a tout courant pour toi.
Il a sous-vent le vous et le tu en patois.
Quand mon pays printemps, bourgeonne son espace !
Il tend aux alentours plus qu’un parfum fugace.
Il n’a plus de corsage et son jupon dentelle.
Car autant vous le dire il frangine avec aile.
Est écho orphelin d’une langue à l’ancrage.
Il est quai, un rivage, un jardin de lit-las.
Une couche ou la paille avait fait cet ouvrage.
Où l’homme défricheur avait construit son pas.
Quand mon pays s’éveille et qu’un nuage fond !
atouthasard