Songe d'une nuit d'été.
Cette nuit argentée, où la lune en croissant
Virgule le ciel d'une faucille blanche,
J'ai écouté le vent, descendant le Malvan,
Entrainant avec lui cette lueur pervenche.
L'horizon a fané son reflet rosissant
Que le crépuscule avait offert aux branches,
Et je ferme les yeux, humant l'air embaumé
D'un jasmin grimpant à l'assaut de la tonnelle,
Où je suis restée là, pour continuer mon rêve.
Je m'habille de lune et laisse s'envoler
Mes pensées qui, brouillonnes, s'évaporent.
Pas une ne me retient, je suis dans l'infini,
A suivre simplement le reflet d'une étoile
S'éteindre et revenir,dans ce champ indigo,
Comme autant de regards qui de là-haut,
De leur palais lointain, nous ignorent.