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 TSS Carnivale

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eloix

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MessageSujet: TSS Carnivale   TSS Carnivale EmptyMar 28 Aoû - 5:10

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Je suis arrivé par un vol Montréal-Fort Lauderdale vers 1h P.M. pour ensuite prendre la navette portuaire vers le navire de mes rêves…
Nous sommes en 1982; les croisières gagnent en popularité depuis environ 7ans.

La Carnivale Cruise Line n’a qu’environ trois ou quatre navires battant son pavillon : Le Carnivale, le Mardi-Gras et pour les autres, j’en ai oublié les noms.
Ces deux navires provenaient de la Canadian Pacific Steamship Lines qui assurait la route transatlantique entre Liverpool, New-York et Montréal. Leur nom de baptême était, dans l’ordre : L’Empress of Britain et l’Empress of Canada, tous deux construits en Angleterre et aux apparences des Grands Liners des années 1955-1976.

Le Carnivale faisait dans les 25,500 tonneaux, avec 640 pieds de longueur de la poupe à la proue qui se voulait effilée comme un rasoir. Dans sa robe blanche il faisait penser à la mariée en habit de cérémonie, avec son ruban rouge à la taille, attendant fièrement l’arrivée de ses invités pour faire la noce. Tous les navires en anglais sont précédés du fameux « She’s ». C’est ainsi que je découvris cette sirène de la mer attachée à son quai et m’exclamai sans retenue : She’s beautiful ! Pas une seconde je n’hésitai « à la marier ».
Je pris donc la passerelle d’embarquement pour me rendre sur le pont avant, où nous attendaient les membres d’équipages avec le cocktail de bienvenue et nos instructions pour le grand voyage : une semaine en mer avec arrêt à quelques ports exotiques des Caraïbes.

On m’avait dit avant mon départ : « Tiens ton estomac occupé en grignotant et n’abuse pas des alcools, ainsi tu n’auras pas ce désagréable mal de mer. C’est ce que je fis en grignotant les entrées et sirotant uniquement les boissons à base de fruits non fermentés. Une fois l’heure du souper choisie pour toute la durée de la croisière, je me rendis à ma cabine m’y installer confortablement.

Seul voyageur de « ma gang », je partagerais donc la cabine avec 3 autres « singles » comme moi. Déjà ils avaient aménagé et j’héritai de la deuxième couchette du haut. Ce n’était pas une cabine de grand luxe, mais convenable et confortable. Je chambrai donc avec 3 étudiants de l’Université de Toronto qui faisaient partie d’un groupe mixte occupant près du quart du pont de nos cabines.
À 4h. , tel que prévu, le Carnivale leva l’ancre et gagna le large. Un navire n’attend jamais les retardataires et nous étions bien avertis qu’aux escales; il faut revenir bien avant l’heure de départ, sinon nous aurions à joindre le navire à la prochaine escale par nos propres moyens, ou rentrer à son port d’attache de la même façon. À la limite des eaux territoriales, la houle du grand large se fit soudain sentir… Monté sur le pont prendre l’air, je constatai que tout un chacun était vert, blanc ou gris et que des vomissements au sol se faisaient bien sentir dans l’air marin. Le conseil devait se révéler efficace et, mis à part les odeurs, je n’éprouvais aucun malaise. Je décidai d’aller prendre une douche et fuir ce désagrément, le temps que l’équipage nettoie les dégâts.

Une fois dans la douche et seul dans la cabine, une sirène retentit et se faisait insistante… « Ah, c’est l’exercice d’évacuation en mer, me dis-je… Qu’il la fasse sans moi! » Mais le maître de cabine de mon secteur entra dans la pièce et m’ordonna sèchement de me vêtir, prendre mon gilet et monter sur le pont des embarcations à tel numéro de secteur… Vu son ton… Je ne me suis pas révolté…
Bien sûr j’arrivai après tous les autres et me retrouvai donc dans la première rangée d’une embarcation, avec devant moi mon maître de pont au ton féroce de sergent de la marine.
Il ordonna à ses sbires d’ouvrir les portes de la garde devant une chaloupe sur son bossoir puis, se tournant vers nous : Première rangée, avancez sur la ligne blanche !
Quoi? Cette ligne blanche est au bord de l’abîme et il veut que j’avance sur elle, pas question ! Et je tentai de me faufiler en deuxième rangée…
Vous-là ! Revenez ici ! Et il me réserva la première place au bord du précipice…
À mon ordre, vous monter dans la chaloupe!
Misère! Je vais mourir de peur et la croisière en sera un cauchemar… Personne ne lui a dit que l’eau et moi on ne se serre jamais la pince ?

Mais les sergents ne sont pas des fous (enfin pas tous) et il n’avait voulu que me discipliner, et que je fis face à mes craintes en cas de réelle évacuation. La sirène tonna à nouveau et les portes du gouffre se refermèrent sur mes peurs. Ouf !
J’ai cette faiblesse de croire que trop près des eaux, un monstre va en sortir juste pour m’y précipiter et m’y voir couler comme une pierre en riant de toute la sauce de sa pizza coulant entre ses dents. Mais les deux pieds bien écartés sur le pont de bois, bien loin de la rambarde, il peut s’amener… J’en ferai du bœuf haché.

Tiens! J’ai déjà adopté la marche de la femme enceinte…

Le navire se remit en marche (car il avait stoppé son avance sans que je m’en rende vraiment compte) et je retournai à ma douche. Je remontai ensuite sur le dernier pont supérieur, ouvert à la mer et au ciel bleu, dans l’attente du dernier souper de 9h, non sans avoir « rapillé » un sandwich et un cola en guise d’amuse-gueule.
J’étais presque seul sur ce pont et en fus comblé. Sur ce navire nous étions environ 700 passagers et un peu plus de 200 membres d’équipage. Sa capacité maximale était d’un peu plus de 1100 personnes. Parfait pour moi, je ne pars jamais en vacances pour me retrouver dans un stadium de baseball… Je m’allongeai sur une chaise-longue et consultai le Journal du bord sur les activités et les déplacements du navire pour demain. Prochaine escale : Samana.

Déjà l’horizon rougeoyait et la mer d’émeraude chatoyait de toute sa palette verte… La mer était calme et la bise devenue tiède et propice à un sommeil, où je glissai aisément… Mais d’abord, régler la sonnerie de la montre à 8h30 pour ne pas rater le souper. À mon éveil, le bleu de la nuit noircissait à vue d’œil.

Allons souper !
…/1

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renee jeanne mignard
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MessageSujet: Re: TSS Carnivale   TSS Carnivale EmptyMar 28 Aoû - 9:31

La croisière s'annonce bien, Paul-André....

J'ai gâte de découvrir avec toi les péripéties de ce voyage de tes rêves.

A la suite, donc.

Bon mardi.
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MessageSujet: Re: TSS Carnivale   TSS Carnivale EmptyMer 29 Aoû - 5:52

renee jeanne mignard a écrit:
La croisière s'annonce bien, Paul-André....

A la suite, donc.

Bon mardi.

Merci Renée-Jeanne, elle s'annonce très bien et "les monstres" se sont enfuis; voici donc la 2e partie
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MessageSujet: Re: TSS Carnivale   TSS Carnivale EmptyMer 29 Aoû - 5:58

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Tout en descendant l’un des deux grand escaliers placés chacun aux extrémités du pont promenade, j’admirai les revêtements muraux de boiseries, miroirs, luminaires et dorures. Un lavage de mains s’imposant avant le repas, je pus aussi constater la propreté des « lavabos »… (Tout aussi important que le reste dans les hôtels et révélateur de l’hygiène des lieux et du personnel de l’hôtelier).

L’Internationale, c’était son mon, se révéla tout aussi huppée et accueillante que le 737 de la Place Ville-Marie à Montréal, à cette différence que l’une se trouvait à quelques centaines de pieds (737 peut-être ?) du niveau de la mer, et l’autre tout juste à quelques dizaines de pieds. Le mobilier était presque totalement d’un rose saumon… C’était la vogue de l’époque. Je fus intrigué de voir deux grande portes de métal, très épaisses, appuyées de chaque côté de l’entrée de la salle à dîner. En les observant, je constatai qu’elles se révélaient être des portes étanches. Vu l’immensité de la pièce, cela faisait un sens en cas d’invasion d’eau… Brrr, pensons à autre chose.

Les croisières n’ayant aucune « classe » de passagers, c’était l’unique Main Dining Room du navire et pour tous. Bien sûr il y avait d’autres cafés, bistros et buffets à bord. De même, la clientèle allait des couples retraités aux petites familles et les « singles » tout comme moi. Chacun des invités y avait sa place formelle qui, selon le premier ou deuxième service du souper, ne varierait pas tout au long du voyage. Pour le déjeuner et le dîner, le choix de place était libre.
Il y a une tendance répandue dans tous les navires de croisière de grouper par 8 à la table les Singles du bord afin de les encourager à partager les joies du voyage et favoriser ainsi le bris de la solitude. Mais on est loin des visions idylliques véhiculées par des séries télévisées telle : Love Boat. Les voyageurs solitaires le font par plaisir et souhaitent à 95% le demeurer. Comme cette série Love Boat ne m’avait jamais intéressé, je faisais partie de cette majorité. Solitaire ne signifie tout de même pas être non civilisé et rébarbatif à de la compagnie d'un moment. Je fus donc dirigé par le placier vers une table de 8 Singles d’à peu près mon âge.

En saluant tout le monde et m’identifiant je m’aseois à ma place. Les Singles sont toujours un peu figés avec les nouveaux arrivants, et leur conversation un peu lente à s’engager; un silence pesant suivit les présentations, sans que de cela je ne me formalise, préférant moi-même observer un bref instant.
Le Sommelier (un Québécois de Rimouski) vint prendre les demandes d’apéro et des vins d’accompagnement.La Maître de Table (une autre Québécoise de Matane) apporta les menus, et les conversations reprirent autour de la table. Le souper, ou dîner, serait de 5 services dans autant de choix de mets par service. Le dernier souper de 9h en croisière est le plus agréable des deux, car les équipes de serveurs n’ont plus à se presser pour faire libérer la salle à temps.

L’aréopage autour de moi se composait comme suit : un couple de dames du Wisconsin dans la trentaine, un professeur de Toronto, une autre américaine, deux Floridiennes et un fauteuil vide qui le demeura tout au long du voyage.

Je ne saurais me rappeler le choix que je fis au menu, mais ce que je me rappelle c’est que tous mes choix de la semaine furent succulents, servis avec grande classe et accompagnés à chaque service d’un déploiement artistique par le personnel, tant chanté que dansé dans l’apport des plats à la table. Le clou était le dessert servi dans un déploiement féérique. On est sur un « Fun Ship » ou pas. C’était le slogan de Carnivale Cruise.

Bref, bien repu, enchanté des conversations, il fallut bien libérer le dining room vers les 11h. Chacun pris sa route et sa destination et dit : à demain!

Rien n’est plus beau la nuit venue qu’un navire illuminé de tous ses feux et ici, pas d’économie chiche d’électricité. Je n’allais pas rater ce spectacle des reflets sur les eaux noires, et marchai quelque temps sur les promenades pour contempler et laisser l’air frais du large me pénétrer d’aventure. Je me tins résolument toutefois au milieu du pont promenade et loin du bastingage, quand celui-ci devenait ouvert aux étoiles. Sous les cieux des Caraïbes, les étoiles et la lune sont presque toujours au rendez-vous. Lorsque le temps s’annonce trop mauvais, les navires gagnent ou demeurent au port pour la sécurité de leurs passagers.

Place donc aux plaisirs de la nuit, en commençant par le Grand Théâtre… /2
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MessageSujet: Re: TSS Carnivale   TSS Carnivale EmptyMer 29 Aoû - 9:51

Cette deuxième partie met en évidence le plaisir que tu as pris à chaque miuute de ta croisière.

Ton récit est si vivant que nous faisons le voyage avec toi.

Bonne journée sur terre, Paul-André.
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MessageSujet: Re: TSS Carnivale   TSS Carnivale EmptyJeu 30 Aoû - 3:26

renee jeanne mignard a écrit:
Cette deuxième partie met en évidence le plaisir que tu as pris à chaque miuute de ta croisière.

Ton récit est si vivant que nous faisons le voyage avec toi.

Bonne journée sur terre, Paul-André.

Oh oui! Je gardais l'esprit ouvert à tous plaisirs sains et ils furent nombreux à se manifester.
Le voyage se poursuit...
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MessageSujet: Re: TSS Carnivale   TSS Carnivale EmptyJeu 30 Aoû - 3:34

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Avec la houle plus forte dans la nuit et les stabilisateurs un peu rentrés pour accélérer la vitesse de croisière, le tangage se faisait un peu plus sentir sans que ce roulement de droite à gauche et d’avant en arrière ne soit ni déséquilibrant ou incommodant. Les navires ayant des horaires à respecter augmentent ainsi leur vitesse la nuit (pendant le sommeil de la majorité des passagers) alors que le jour, ils assurent une vitesse réduite pour leur confort. Je n’avais toujours pas le mal de mer et j’avais donc un tout petit peu le pied marin, mis à part l’eau… Cette tolérance à la navigation fut présente tout au long du voyage.

Le Grand Hall des spectacles se trouvait au premier pont vers l’avant, avec une vue prenante sur la mer d’ébène de la nuit; par les mouvements du navire on pouvait sentir l’étrave se glisser au fond d’une vague et se relever pour mieux replonger dans un mouvement continu et combiné au balancement babord et tribord.
J’y fus accueilli à l’entrée de la salle à manger par Maurice et Michelle, ces deux québécois du Bas du Fleuve. . Par mon accent et du fait qu’ils avaient entendu ma destination d’après souper, ils m’attendaient ici pour m’inviter à les rejoindre sur le pont C, au bar-salon de l’équipage y faire plus ample connaissance et prendre des nouvelles du Québec qu’ils avaient laissé derrière eux depuis environ 6 mois. L’équipage ne peut accompagner les passagers dans les divers salons, sauf à la discothèque de nuit, et seuls les officiers de marine ont ce privilège. La restriction d’accepter une invitation à la cabine est strictement interdite à tous, Commandant inclus.

Bien entendu, le spectacle fut du type mi- Broadway, mi- cabaret, avec un troisième mi-piano-bar… Je sais, cela fait pas mal de mi mais on est sur un « Fun Ship », déjà trop joyeux pour savoir compter… Ce fut un régal pour les yeux et l’ouïe; quelques couples attardés s’avancèrent pour danser quand le piano aux airs du passé prit doucement la vedette. C’est peut-être dans ces moments-là qu’un Single briserait son célibat volontaire, au moins le temps d’une danse en agréable compagnie… La magie de se sentir glisser doucement dans la nuit chaude, l’atmosphère d’un club, le froufrou des robes de soirée et les sourires béats de chacun... Comment une pierre ne fendrait-elle pas avec autant d’assauts des foudres des magiciens.
Qu’importe, on peut fermer les yeux et s’imaginer au bras de la plus belle des Sirènes de la Mer…

Je quittai ces lieux devenus feutrés pour me rendre à l’invitation de mes nouveaux amis et les retrouvai tel que convenu au Salon du pont C. Ils m’accueillirent à bras ouverts, tout en me bombardant de questions sur les nouvelles de cette terre française en Amérique dont seules quelques bribes d’informations leur parvenaient via la presse internationale. (L’internet n’était pas encore inventé.) Ce n’est qu’aux escales au port d’attache qu’ils pouvaient communiquer avec les leurs, car la téléphonie maritime était très onéreuse. Connaissant Rimouski et Matane, nous avons pu aussi échanger sur des lieux et paysages favoris.
J’appris aussi que quelques autres québécois œuvraient à bord en de différents services et parfois même plus d’un. C’est ainsi que la plupart des musiciens et artistes du Music-hall occupaient d’autres fonctions à bord. Je me réjouis que quelque membre présent me soit présenté. Parmi eux, Bonita, pennsylvanienne d’origine espagnole qui se joignit à nous. Elle occupait à bord le poste de caissière de nuit du River boat Casino et elle était la gymnaste du navire pour les passagers.
L’atmosphère était très animée et les conversations s’entrecoupaient de petites rasades de rhum qui rapidement, heure tardive et fatigue obligeant, eurent bientôt raison de mon enthousiasme à faire la nouba. Je dus promettre à Bonita d’être présent au « gymnase » sur le pont à 5h PM pile le lendemain; il était déjà plus de 3h AM. Le hibou avait besoin de regagner son nid et s’excusa auprès de tous.

Revenu à ma cabine, retrouvée sans trop de difficulté, c’est sur la pointe des pieds que je gagnai ma couchette et que me berça gentiment la Sirène de la Mer, sifflant ce chant que nous connaissons tous des marées sur les plages… Où quelque chose du genre.
…/3
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