Vie quotidienne : Liberté et téléphone.
Depuis l'invention du téléphone au dix neuvième siècle, celui-ci a connu une grande évolution technologique et il nous est devenu indispensable. Il a rendu et il rendra encore de nombreux services, notamment en cas d'urgence. Il est un formidable outil de communication et bien plus encore avec toutes les avancées technologiques qui ne cessent de s’ajouter à sa fonction première.
Le sujet que je tiens à aborder, à propos de cet appareil, est le problème de ces numéros qui nous dérangent à n'importe quelle heure et qui nous font perdre notre temps, en nous interrompant dans les activités diverses et variées qui peuplent nos journées.
Cette « pandémie parasitaire» qui s'est en premier attaquée aux téléphones fixes, s’étend maintenant, hélas, aux téléphones portables.
Ce qui jadis fut un progrès phénoménal risque de devenir un emmerdeur monumental, si rien n’est fait pour éradiquer le phénomène.
Ne me dîtes pas que j'exagère puisque beaucoup de personnes, dont je fais partie, ne prennent même plus la peine d'aller voir qui les appelle sur leur téléphone fixe ou, pire, ne le branche même plus. Au lieu de décrocher, heureux et pressés à l’idée de pouvoir échanger avec un proche, comme cela se faisait il y a encore quelques années, les propriétaires de ces boîtes à voix modernes, indifférents ou excédés, les laissent sonner. Ils se contentent une fois par jour de regarder la liste des appels, afin de supprimer les indésirables qui se sont incrustés dans la mémoire électronique. Cet outil fantastique est donc en train de devenir un casse-pieds qui met les nerfs à rude épreuve quand la sonnerie retentit à plusieurs reprises pour des histoires d’argent, de profits et d’arnaques en tous genres. Je crois que si les nouveaux téléphones n'affichaient pas les noms des personnes enregistrées dans leur répertoire, ils perdraient leur fonction première : entrer en contact immédiatement avec la personne qu'on appelle. Ceci est déjà en train de s’émousser pour les raisons exposées plus haut.
Cette accaparement de la liberté à des fins commerciales risque fort de priver certains usagers de nouvelles urgentes et importantes ou de faire tourner en bourrique des personnes âgées. Ces dernières ne pouvant pas occulter leur téléphone fixe au profit d’un téléphone portable qu’elles ne possèdent pas. Pire, ces appels intempestifs peuvent être une fréquente source de déceptions pour nos anciens qui attendent des nouvelles de leur famille. Ces sonneries inutiles peuvent même engendrer des chutes, en cas de précipitation afin de ne pas louper une conversation qui n’existe pas. Si, comme souvent l’interlocuteur n’est autre qu’un robot qui raccroche au nez, sans aucun remords puisqu’une machine est dépourvue de sentiment, le mélange de déconvenue et d’agacement ne peut être que délétère aux personnes d’un grand âge, isolées ou simplement à tout un chacun en quête de tranquillité.
A l’autre bout du fil, en dehors des robots susmentionnés, se trouvent des travailleurs qui, pour gagner leur vie, se résignent à perturber la tranquillité de celle des autres. Non seulement ils sont obligés de répéter sans cesse le bla-bla qu’on leur impose mais, en plus, ils doivent encaisser les « crac » percutants des personnes qui raccrochent instantanément, les énervements et les insultes de ceux qui se disent, dés que la première phrase est parvenue dans leurs neurones aux aguets : ENCORE !!! Heureusement que certains demeurent compréhensifs envers ceux qui ne font que bosser pour vivre.
Si la même chose se produit sur les téléphones portables où va-t-on ?
Mon avis est que l’exagération provoque de l’exaspération qui entraîne à ignorer sa cause, ce qui mène inexorablement vers une impasse.
Par conséquent, le téléphone, en dehors de la musique qu’il diffuse, ne risque-t-il pas de devenir silencieux ? Ne se limitera-t-il pas à être une boîte vibrante pour écrire, lire et regarder ; un instrument pour lequel nos cordes vocales conféreraient à distance tous leurs pouvoirs à la dextérité de nos doigts insatiables ? Il faudrait vraiment, qu’au plus haut niveau, des solutions gratuites soient mises à disposition des utilisateurs.
C’était mon coup de gueule du moment, à cause d’un téléphone surexcité depuis quelques jours. Les enquiquineurs n’ont réussi qu’à le faire sonner dans le vide mais il m’a tout de même agacée à plusieurs reprises.
Au lieu d’aller chercher un marteau dans le sous-sol, j’ai préféré prendre ma plume.
Le 19 janvier 2016.
