Du cœur à l’ouvrage

Du cœur à l’ouvrage

Dans mon cerveau en proie au stridulent tapage
A l’heure où Chantecler, m’a expulsé du lit,
Mes yeux d’amour vaseux, comme après un sevrage
Maudissent l’importun, le traitant de bandit.

Sans gaîté, ramassant, des miettes de courage
Et même aussi parfois les restes d’un écrit,
Quand l’auteur se confond avec son personnage
Et n’a pas eu le temps d’enfiler d’autre habit.

Je n’ai pas plus d’allant, ni de cœur à l’ouvrage
Que le pauvre érémiste à chercher du profit,
L’oisiveté craint tout, même le surmenage
Je l’ai lu quelque part dans un vieux manuscrit.

Douce mélancolie, insuffle davantage
Ce souhait de voguer vers un lieu inédit,
Et de me libérer des chaines du servage
Avant que par les pieds, je goûte au pissenlit.

Sans bouger, seul en rêve à partir en voyage,
Je l’ai fait maintes fois, seulement dans mon lit
Mais sans en rapporter le moindre témoignage,
Ainsi qu’un paria, mon fardeau m’a proscrit.

Il faut vivre sa vie, en attrapant la rage
De vaincre, et de braver, ce destin qu’on subit,
Avoir le cœur au ventre, et tourner une page
Pour se dire, on l’a fait, ce n’est pas interdit.

Le vendredi 1er avril 2011© Erdrek