Citations et poèmes 1893

Le repos du Paysan
L'office a commencé, l'église est large ouverte
La grosse voix du chantre éclate jusqu'à nous.
On aperçoit; du seuil, des femmes à genoux,
Les hommes sont dehors, la tête découverte.

Tandis que le serpent fait ses rauques accords
debout, libres du poids des bêches et des pioches
Ils devisent ente eux, les mains dans leurs poches
Sous les habits de fête étirant leurs grands corps.

C'est le loi du repos, ils ont, pour la journée
Quitté l'arpent de terre, à peine ensemencé;
sur les longs coteaux bruns le soc gît enfoncé,
Dans les chaumes déserts la herse est retournée

Ils ont laissé les bœufs à l'étable accroupis,
et comme eux absorbés dans un oubli paisible
ils tournent par instant vers l'autel invisible
Leur front, dont la sueur est sur tout nos épis.

Les bras ont travaillé, l'âme prend sa revanche
Car, redressant l'échine aux premiers carillons,
le rude paysan, le fils des noirs sillons,
Courbé durant le jour, n'est droit que le dimanche.

Eugène Manuel 1893


Citation  : Chef-d'oeuvre

Dans les corporations du moyen âge, un apprenti ou un compagnon ne pouvait devenir maître qu'après avoir subi un certain nombre d'années d'apprentissage, au terme desquelles il devait présenter un travail important qui attestait de sa capacité; c'est ce travail, qui devait le faire passer chef ou maître, qu'on appelait le Chef- d'Oeuvre.

pour ces poètes disparus , grâce à toi, je peux mettre un visage sur le personnage. Pour les citations, la plupart sont connues mais on ne sait pas toujours quelle est l'origine, j’espère apporter un peu plus à notre communauté
Bonne journée

Je trouve moi aussi que c'est une bonne idée cette rétrospective.
Un bonjour de fabi depuis le Canada.

   

Merci pour tes encouragements. Lorsqu'on écrit ou qu'on fait quelque chose de nouveau on a toujours un doute sur l'intérêt que cela peut apporter aux autres et ton avis m'est précieux.
J’espère qu'il fait beau dans ton superbe pays que j'ai beaucoup aimé et puis nous sommes un peu cousins puisqu'on dit des canadiens qu'ils sont nos cousins
bonne journée

Les écrins

Les écrins, qui servent à renfermer des objets précieux, portèrent d’abord le nom de " crimes" mot latin qui signifie cheveux parce qu' autrefois les écrins servaient surtout à conserver des souvenirs travaillés en cheveux et même étaient faits de tresses de cheveux.
On fait remonter les écrins au temps des prêtres de l'antique Egypte qui les auraient inventés pour renfermer les objets sacrés.
D'autres, plus modernes,pensent aux Chevaliers du Temple comme inventeurs pour dérober aux regards leurs cordons, leur croix, leur truelle ect...

                                                 La Valse

Dans un flot de gaze et de soie,
Couples pâles, silencieux
Ils tournent, et le parquet ploie
Et vers le lustre qui flamboie
S'égarent demi-clos leurs yeux.

Je pense aux vieux rochers qur j'ai vus en Bretagne
Où la houle s'engouffre et tourne jour et nuit,
Du même tournoiement que toujours accompagne
le même bruit.

La valse molle cache en elle
Un languissant aveu d'amour
L'âme y glisse en levant son aile
c'est comme un éternel retour.

Le jeune homme sent sa jeunesse
Et la vierge dit : < Si j’aimais ?<
Et leurs lèvres se font sans cesse
La douce promesse
D'un baiser qui ne vint jamais.

L'orchestre est las, les valses meurent
Les flambeaux pâles ont décru
Les miroirs se troublent et pleurent
Les ténèbres seules demeurent
Tous les couples ont disparu.

                           Sully Prudhomme

Merci,des informations grâce à tes connaissances j'en acquiers de nouvelles. Puisque les citations semblent t'intéresser j'en ai beaucoup d’autres, le prochain sera sur les "Vers blancs" peut être que pour certains de nos adhérents ce sera une découverte. Tu  penses à mon tableau
Bonne journée, ici c'est gris

Chanson d'Automne

Les campagnes sont colorées
Par l'or de l'arrière saison,
Et l'automne aux ailes dorées
Prend son essor à l'horizon.

Or fauve, or rouge, or jaune,or pâle,
Tous les ors brillent à la fois,
Et le vent d'or a mis son hâle
Au front majestueux des bois.
Les rayons, sous les feuilles vertes
s’oubliaient en un long sommeil;
Dans les corolles entr'ouvertes
S'était tapis l'or du soleil.

Chassé par les bises troublantes
L'été veut resplendir encor;
Il remonte au sommet des plantes,
Il va mourir en feuilles d'or !

Ainsi, ton amour,ô ma mie,
Pénétra mon cœur autrefois;
Sa caresse y fut endormie
comme les rayons dans les bois.

J'eusse voulu qu'elle me donne
Une suprême floraison
Mon être n'aura pas d'automne
Et mon cœur d'arrière saison.

Les campagnes sont colorées
Par le renouveau du soleil
Il se meurt en feuilles dorées
Notre amour sera sans réveil.

Eugène Le Mouel



La broche

On peut supposer que la broche doit son origine à ces agrafes antiques les fibules, en usage à l'âge d'airain chez les étrusques et romains. Elles servaient à fixer à l'épaule les 2 bouts de la toge et avaient la forme d'un cercle rond ou ovale avec une aiguille. La fibule en or servait de parure.
Des romains, elle passa aux celtes et germains dans toute l'Europe. C'est en France, que de simples agrafes elle est devenue broche. On prétend que Madame de Sévigné est la première qui ait porté une broche à la cour de Louis XIV.

Merci pour ces sujets intéressants, Paulin.
Le poème est vraiment très beau.

   

tu es toujours aussi aimable et je suis très heureux d'avoir de tes nouvelles. J’espère que tes vacances se sont bien passées. As tu lu le livre jusqu'au bout ,
Bonne journée