Le ciel ce matin est d’un bleu lavande,
Griffé par l’envol des petits pinsons,
Nés depuis un mois, et voyant la lande
De genêts fleuris, et vertes moissons.
Le vent se fait doux et déjà l’on note
Des gens affairés, dans pré et jardin,
Bêchant et sarclant, et mettant en botte
Les premiers radis, blanc, ronds et carmin.
De là, surplombant, plage et bleu rivage,
J’écoute les voix venant de la mer,
Les vagues frappant, comme à l’abordage,
Les rochers tous gris, aux reflets de fer.
Et Les yeux mi-clos, j’entends la musique
Du souffle léger de ces chants divins.
Le printemps est là, c’est l’heure mystique
Où l’on communie en ouvrant ses mains.
Alors les oiseaux et leurs vocalises
Offrent à ce jour, trilles et appels
Le silence alors brise les balises
et les abandonne aux plaisirs charnels