J'allais en silence, en suivant le chemin,
Le vent était doux, et la forêt bruissante
Laissait deviner un ciel céruléen.
Le printemps tout neuf peignait de vert la sente,
Où violettes et jaunes boutons d'or
Ornaient de couleur le clair sentier en pente.
L'étang scintillait ; poussant près de son bord,
Roseaux emplumés fléchissaient sous la brise
et pour les oiseaux servaient de mirador
Les senteurs d'humus, d'une charnelle emprise,
Réveillaient les sens des insectes amoureux,
Qui tourbillonnaient dans ce parfum qui grise.
Grandissait en moi, l'emballement heureux
De peindre à nouveau cet écrin de verdure
Et l'eau de l'étang, limpide et vaporeux
Combien de saisons et d'hivers de froidure
Faudra t'il encore endurer patiemment
Pour voir refleurir l'élan de la nature ?
Ouvrons Grands les yeux c'est si court le printemps !